Le Pétrarquisme dans les Amours de Cassandre de Ronsard: Imitation et originalité
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Le Pétrarquisme dans les Amours de Cassandre de Ronsard: Imitation et originalitéAbstract
Après le succès des Odes, le temps est venu pour Ronsard de suivre la mode de son temps et de pétrarquiser, ce qui veut dire déclarer l'amour en vers. En 1552, il publie les Amours, ouvrage qui contient des sonnets dédiés à Cassandre, une jeune fille qu'il a connue pendant une fête à la cour. Le succès est immédiat et l'ouvrage passe pour un chef d'œuvre de pétrarquisme. Ronsard est alors déclaré comme le Pétrarque français. L'influence pétrarquiste y est assumée surtout par les emprunts différents au poète italien et à ses imitateurs (comme la dame inspiratrice aux beautés divines et au regard qui blesse) ainsi que par le ton plaintif lié à l'intensité de l'amour.
Les lieux communs et les figures de l'excès liés au pétrarquisme ne peuvent pas cependant réduire les Amours de Ronsard à une simple imitation. Ronsard était plus proche d'une imitation libre et originale, de l'innutrition prônée par la Pléiade. La lecture des anciens et des modernes (Horace, Pétrarque, Bembo), assimilée et façonnée à sa personnalité et à son tempérament ont teinté son art d'un accent naturel, discret et spontané et lui a permis de surpasser ses modèles. Son art lyrique extrêmement harmonieux et musical a finalement permis de contribuer à l'adoption des lois du sonnet régulier français admis par la postérité et à la mise en musique de la plupart de ses sonnets par ses contemporains.