Réflexion rhétorique dans Kitāb al-Muqtaṣid fῑ šarḥ al-'Iḍaḥ, Examen des origines de la théorie de la construction "nazm"

Abstract

Il n'existe rien de plus noble, de plus gratifiant, de plus utile et de plus agréable que lorsque la plume se consacre entièrement et sincèrement à la recherche des origines des idées, à la poursuite de leur histoire pour déceler leurs sources, et mettre en lumière le travail honorable de  leurs fondateurs pour générer un mot d'un autre mot, et extraire la connaissance de la connaissance. Ainsi je me suis permis de revisiter ce grand ouvrage al-Muqtaṣid à deux reprises, dans l'espoir d'en extraire ce qui pourrait me conduire au contentement de la certitude en ce qui concerne la complémentarité qui relie les théories sur la Grammaire et celles sur la Rhétorique au sein d'un même et unique creuset, afin de démontrer la méthode des ancêtres dans l'élaboration des sciences, leur dérivation des unes des autres et leur rattachement les unes aux autres. C'est ainsi qu'al-Jurjani (né en 471 de l'Hégire) a commencé à expliquer  al-Īḍāḥ de Abū ʼAli al-Fārisῑ (né en 377 de l'Hégire), en faisant preuve de beaucoup de patience jusqu'à ce qu'il trouve l'élément déclencheur d'une idée brillante: celle de la merveilleuse complémentarité des deux théories grammaticale et rhétorique, ce qui contredit formellement le rabâchage des réformateurs modernes qui nient la capacité d'auto-renouvellement du patrimoine classique, et qui prônent son épuisement et sa pâleur, ce qui a dirigé la nouvelle génération -sauf exception- vers des théories stériles et inefficaces.